Voeux des années précédentes
Bienvenue ici sur la page des voeux des années précédentes. Nous les présentons du plus récent au plus ancien.
2023
Avant d’être un parti politique en faveur de l’éducation citoyenne, le réseau consciences-citoYennes se veut être un cercle de réflexions et de conscientisation. À ce propos, les publications partagées en ce sens dans nos communications sur notre site ou sur les réseaux sociaux sont nombreuses. D’une critique économique et sociale, elles se sont progressivement centrées sur les impacts écologiques du capitalisme.
Aujourd’hui, il faut bien reconnaître que la critique ou même la proposition ne suffisent pas à ressaisir le cours des choses. Car, dans sa globalité, la population est bien trop conditionnée par la tyrannie de la quotidienneté. Il y a certes l’impératif du travail, les obligations familiales, mais il y a aussi ces écrans qui captent nos consciences comme les lampadaires vis-à-vis des mouches.
Il faut alors que certain-e-s de nous s’immiscent dans la torpeur généralisée pour nous rappeler notre responsabilité commune.
En ce sens et pour ses vœux 2023, le réseau consciences-citoYennes souhaite prendre position en faveur des activistes qui veulent nous faire entendre l’urgence écologique. Il nous faut, toutefois, à ce sujet, déplorer les attaques contre les productions artistiques ou les atteintes à la sacralité de l’innocence. Ce type d’action déraisonné reflète certes un véritable désespoir mais, surtout, il démontre tristement à quel point la modernité ne sait entendre que le langage de la force.
Pour finir, nous voulons adresser notre reconnaissance aux lanceurs/ceuses d’alerte et à tou-te-s celles et ceux qui, à leur niveau, font de grands sacrifices pour faire avancer la cause. Nous remercions également tout-e-s celles et ceux qui communément travaillent dans ce sens.
En 2023, nous espérons que nous serons de plus en plus nombreux à marcher dans la même direction, celle de la transition citoyenne, celle d’un éveil des consciences.
2022
De l’année 2021, nous voulons retenir cette idée forte selon laquelle il est préférable d’amener des solutions à un problème plutôt que d’en éliminer la source. Cette idée pourtant si paradoxale sur le papier est bel et bien ce qui porte nos âmes coupables ou, inconsciemment, innocentes. En effet, que feraient les ambulanciers, les carrossiers et les vendeurs de voitures s’il n’y avait pas d’accidents sur la route ? Que feraient les soldats et les usines d’armement s’il n’y avait pas de guerre ? Que feraient les avocats s’il n’y avait pas de conflits entre les personnes ? Que feraient les policiers s’il n’y avait pas de délits ? Que feraient les travailleurs sociaux s’il n’y avait pas de pauvreté ? Enfin, que ferait toute l’industrie de la « santé » s’il n’y avait pas de maladie ? Bref, la liste des questions de ce type est longue… Nous pourrions encore évoquer la publicité dans un monde qui devrait se diriger vers plus de sobriété, le divertissement dans un monde qui devrait se diriger vers plus de conscience, le commerce ou la finance dans un monde qui devrait se diriger vers plus d’être. Dans tous les cas, le fait de poser ce paradoxe nous permet de saisir qu’aujourd’hui le bien-être des uns s’appuie sur le malheur des autres.
Dès lors, en 2022, parviendrons-nous à réaliser que ces autres qui canalisent toute notre haine, c’est nous ? Dans la perspective de cette question, le réseau consciences-citoYennes s’engage dans la course aux élections cantonales. Alors certes, nous ne sommes pas à ce point naïfs : la politique est, elle-même, dépendante de la logique ci-dessus évoquée. Mais a-t-on d’autres alternatives pour réorienter la réponse à cette question ?
2021
Indubitablement, l’histoire se souviendra de 2020 comme l’année du coronavirus. Mais 2020 pourrait également être l’aube d’un réveil collectif. Cette lueur – qu’on invite par nos vœux – ne saura trouver sa source que lorsque « Je » se transformera en « Nous » et que ce « Nous » prendra conscience de son pouvoir sur l’histoire. Cela nécessite, toutefois, que nous trouvions la force pour contrer ce fatalisme qui voudrait qu’il n’y ait plus rien à faire ; que tout effort est vain. Cette énergie, nous pouvons la trouver dans ce qui est, aujourd’hui, l’histoire de notre mouvement.
Le réseau consciences-citoYennes est né le 14 septembre 2010. Cette année-là, le réseau avait pour nom : « Bouleuterion ». C’était un blog, sur Wikidot, qui avait pour but de centraliser nos réflexions citoyennes. Son contenu ne possédait aucune structure. Comme un fœtus se développant dans le ventre de sa mère, notre réflexion a mûri et pris forme. En 2016, son coordinateur, Luca Bagiella, a écrit Narcissisme-Critique, un essai sur l’individualisme. Puis, en 2020, le blog qui avait, depuis longtemps, adopté le nom qu’on lui connait aujourd’hui, est devenu un site. Sur ce, un programme politique a vu le jour. Parallèlement, en novembre dernier, des statuts ont été signés. De réseau informel qu’il était, il est devenu association puis parti politique. Dernièrement, une vidéo est sortie et notre réseau est entré sur les réseaux sociaux. Hier, une nouvelle page a vu le jour : A propos de citoyenneté.
En 2021, le réseau consciences-citoYennes entrera, officiellement, dans « la cour des grands » puisqu’il sera représenté dans des élections. Les flyers ont déjà été imprimés et, prochainement, des affiches seront exposées dans les rues de Pully. Par ce message sous forme de premier bilan d’activité, nous t’adressons nos remerciements et espérons que tu trouveras, toi aussi, une place dans cette histoire.
2020
Depuis l’ouverture du nouveau millénaire, il y a vingt ans, la fréquence des révoltes qui ont vu les forces de l’ordre confrontées à leurs financeurs s’est maintenue élevée. Je dis « financeurs » au lieu de citoyens, car il ne faudrait pas perdre d’esprit que nous finançons l’ordre qui nous matraque et nous sépare. Toute la question est ici de comprendre comment se fait-il que cet ordre reste légitime pour les policiers qui le défendent, les médias qui le propagent et pour les peuples qui le consomment ?!
En 2020, la réponse parait évidente, mais nécessite d’être réaffirmée : il y a une profonde collusion entre l’ennemi qu’on combat (c.-à-d. le monde des finances et sa logique du profit et de l’avoir) et l’ordre pour qui on travaille et qui nous représente (c.-à-d. l’État). Voilà un message à partager en 2020.
2019
“1% de la population possède le 80% de la richesse mondiale”.
Voilà une statistique qui pourrait suffire comme vœux 2019 tant elle exprime, à elle seule, le problème et sa solution.
Mais surtout, cette statistique exprime une considération qui quitte trop souvent nos esprits, lorsqu’on nous surprend à refuser les migrants ou à blâmer ces personnes qui soi-disant “profitent” de notre bon système social. À ce propos, il importe de le rappeler : le problème que nous aurons à résoudre en 2019 ne se situe pas en dessous de nous, mais en dessus. Là où l’air est doux, parfum d’amande et de rose. Sur les gratte-ciel, dans les piscines et les jacuzzis, là où résonne inlassablement ce refrain au goût de saumon fumé et de caviars :
“Si tu veux te retrouver parmi nous, avec les renards sur la colline, apprends à tuer avec le sourire !”
2018
Il était là, devant ma porte, attendant que je lui ouvre. Lorsque je l’eu ouverte, l’homme de ménage me demanda gentiment :
« Good morning Sir, may I clean your room ? »
(Bonjour Monsieur, est-ce que je peux nettoyer votre chambre ?)
Vous me direz que dans un hôtel c’est une situation banale ! Pourtant, je ne sais pas, ce matin, cette demande sonnait
extrêmement fausse. En effet, qu’avais-je fait pour mériter qu’un homme plus âgé que moi vienne me demander l’autorisation
de nettoyer ma chambre ? Un sentiment étrange, comme une sorte de malaise me traversa. En effet, dans quelle société
retrouverions-nous ce type de relation ? J’ai eu beau retourner le problème dans tous les sens ; le seul mot qui me revenait
sans cesse à l’esprit était : ESCLAVAGISME.
Plus modérément, les conservateurs et les défenseurs du système préféreront, sans doute, le mot plus neutre d’« échange »
(je travaille, tu travailles, il travaille). Mais alors si on est d’accord avec ce qui me parait clairement être un euphémisme,
il conviendrait d’interroger l’égalité des chances, la reproduction sociale à travers le système scolaire et ses critères d’évaluation.
Par exemple, le fait que certaines personnes n’ont simplement pas le choix et qu’ils doivent travailler au plus vite pour répondre
aux nécessités d’un contexte familial précaire. Ensuite, c’est bien la hiérarchisation effectuée par le système scolaire et son système
de valeur qu’il faudrait interroger ; car ne nous méprenons pas, à l’école puis ensuite à l’université ou sur le marché du travail,
il ne s’agit que d’adaptation, d’alignement.
Toute la question est alors de savoir si nous avons validé, démocratiquement, ce système de valeur qui, de toute évidence,
valorise l’égoïsme du carriérisme sur lequel nous devons tous nous aligner ? Sinon, acceptons-nous de voir dans la démocratie
actuelle qu’un subterfuge, afin que les plus riches continuent à être servis pendant que les plus pauvres, c’est-à-dire nous,
la majorité, continuent à servir tout en croyant (et voilà toute l’ironie de l’histoire) être servis ?
2017
Puis… comme un tonnerre sur terre, il y eut :
Taratata taratata………….. Trump !
Aussitôt, se sentant désigné, ce dernier se leva et répondit :
« But you are the loosers and I am the winner ! »
(Mais vous êtes les perdants et je suis le vainqueur !)
Là, nous le dévisageâmes pour ensuite reprendre la partie commencée il y a des siècles.
Au Monopoly : ceux qui gagnent sont ceux qui possèdent des parcelles et qui taxent un droit de passage toujours plus haut au fur des tours et des hôtels qu’ils construisent.
Alors, en 2017, une des questions à laquelle il faudrait répondre est celle de savoir si cela vaut toujours la peine d’essayer de changer notre pion, le confort de notre chaise ou les dés, sans toucher au jeu lui-même ? Car, c’est sûr, l’enjeu principal des Winners,
c’est qu’on continue à jouer à leur jeu.
2016
En 2015, la question « terroriste » a volé le devant de la scène à un problème beaucoup plus dérangeant… celui de la migration. Or, ces deux thèmes sont connectés, dans le sens où l’appellation « terrorisme » a eu pour rôle, dernièrement, d’effacer notre culpabilité historique vis-à-vis des sociétés non-alignées et des communautés sans État. Une culpabilité qui – si on la mettait officiellement en lumière – nécessiterait des excuses publiques de nos gouvernements, mais surtout une remise en question de nos fondements économiques.
Bref, je ne vous l’apprends pas : l’histoire est écrite par les vainqueurs. Cependant, pour avoir une consistance collective, l’histoire exige – comme toute chose – des gens qui lui donnent de l’intérêt. C’est justement sur ce point, qu’en 2016, nous pouvons véritablement jouer un rôle.
Rejetons leur histoire et écrivons enfin la nôtre !
2015
Pour que l’on puisse tous vivre de manière convenable au sein de la logique économique et sociale actuelle, il faudrait qu’on apprenne à produire, mais surtout à consommer, à consommer sans cesse. En fait, il faudrait perdre toutes habitudes d’économe, d’écologiste ou d’être conscient. Autrement dit, pour que chacun puisse vivre convenablement aujourd’hui, sans plus de misère et de chômage, il faudrait recevoir l’argent puis le dépenser directement. Or, chacun en conviendra, cette même logique ne nous permet pas d’avoir ce type de comportement. Est-ce que cela signifie pour autant qu’on échappe à cette logique ?
Pas du tout, cela signifie simplement que le modèle de société actuel est totalement détaché – telle une bulle dans les airs – des réalités physiques qui nous portent et nous entourent.
Par conséquent et comme résolution pour 2015, nous pourrions alors cesser de classer les propositions citoyennes et les tentatives de justice sociale (p. ex. les forfaits fiscaux en 2014) parmi les idéalismes et les belles utopies, car c’est bien plutôt ce que l’on croit être la réalité qui est une chimère. Une chimère pour adulte consentant.
2014
Le capitalisme fonctionne sur une illusion ; il a besoin du paraître, il a besoin d’un espoir de perfection qu’il cultive dans chacun de nous.
Plus que cela, le capitalisme est le résultat d’un processus de « dé-finition » des pluralités. Dans l’espace public ces définitions conduisent à la comparaison, à la compétition. Or, ne nous trompons pas, lorsque l’on se mesure à l’autre, on se mesure, en fait, au capitalisme, on lui fait la réplique. Cela se passe exactement comme si les esclaves se mettaient en compétition pour être toujours plus performants face à leur maître. Alors, comment cette soumission volontaire est-elle possible au XXIe siècle ? Mais tout simplement parce que ce maître tient dans ses bras un miroir. Au demeurant, il y a une dynamique spéculaire propre au fonctionnement du capitalisme : d’une part, le capitalisme paie le salarié; d’autre part, le salarié rend la pareille en consommant le capitalisme.
2013
En 2012, ils nous ont annoncé la fin du monde et, secrètement, nous avons voulu croire en la fin d’un monde. A l’évidence, cela ne s’est pas passé. Il faut dire que Batman bat toujours « les méchants » tandis que les « gentils » sont finalement les méchants et les méchants finalement les gentils. Alors, nous pouvons dire que cette année a été celle d’une volte-face, d’une confusion des rôles. Est-ce qu’il faudra attendre le vendredi 13 de 2013 pour voir tomber les masques de ceux qui oppriment tout en dansant le Gangnam Style (강남 스타일) ?
2012
Peut-être qu’à la fin, il nous faut rire tout en attendant, assis sur nos canapés ou debout dans la rue, le début de la fin… De notre fin, de leur fin ? Cela dépendra de nous. Dans tous les cas, 2011 aura été une année de révélation et de prise de conscience pour beaucoup d’entre nous. Une conscience qui dépasse nos propres expectatives particulières pour entrevoir un possible à travers l’action commune. Faut-il rire, pleurer devant cette grande ouverture ou cet échec écrit d’avance ? Je ne sais pas. Mais c’est sûr, il faut en être certain : l’impossible est possible.