De l’Etat-nation
Dans notre conception d’une société citoyenne et juste, l’État ne doit pas être national, il ne doit pas être un instrument de pouvoir, de domination ou de division, mais un dispositif administratif international au service des quatre piliers que nous avons définis dans notre programme : l’éducation citoyenne, l’écologie pratique, la responsabilité partagée et la justice sociale.. Face aux crises géopolitiques, sociales et écologiques contemporaines, il devient essentiel de repenser en profondeur son rôle, sa forme et ses finalités. L’État ne doit plus servir à protéger des privilèges ou à imposer des frontières, mais à garantir à chacun et chacune les conditions d’une vie digne, solidaire et écologiquement soutenable.
A travers notre critique du narcissisme, nous dénonçons également, à un niveau supérieur, l’idéologie nationaliste qui continue de structurer les relations internationales. Héritée d’un imaginaire archaïque, cette logique érige les États-nations en entités concurrentes, jalouses de leur souveraineté, chacune poursuivant ses intérêts propres comme si elle pouvait s’extraire du destin collectif de l’humanité. Pourtant, les frontières ne sont que des abstractions humaines ; elles ne justifient ni la violence, ni l’exclusion, ni l’indifférence. Lorsqu’elles deviennent des lignes de mort, elles trahissent leur vocation initiale d’organisation et de coopération.
Nous tenons toutefois à affirmer clairement que cette remise en cause du nationalisme n’enlève rien à l’attachement légitime que chacun peut éprouver pour sa culture, son histoire ou son territoire. De la même manière qu’on peut aimer sa commune ou sa région sans rejeter les autres, on peut aimer sa patrie sans céder au repli nationaliste. Le patriotisme, compris comme un amour des siens, n’est pas en contradiction avec notre vision d’un État international et solidaire.
Ce qui doit nous unir, ce n’est ni une langue, ni une origine, ni une histoire nationale, mais la conscience partagée de faire partie d’un monde commun. L’appartenance à une humanité solidaire doit primer sur l’appartenance à une nation. Nous appelons à la reconnaissance d’une citoyenneté universelle, fondée sur l’éducation civique, le respect du vivant, la responsabilité active des citoyens et des citoyennes et la justice. Dans cette perspective, les États doivent être repensés à l’image des communes : comme des subdivisions administratives au sein d’une confédération internationale, orientée vers le partage des connaissances, la coopération et le respect écologique.
Nous condamnons l’escalade militariste actuelle, en Suisse comme ailleurs. La guerre est une absurdité, une tuerie organisée, un aveu d’échec. Elle détourne les ressources, les intelligences, les énergies collectives de leur finalité véritable : préserver et enrichir la vie. L’État que nous appelons de nos vœux ne tue pas, il éduque, il soigne. À terme, l’armée doit être abolie.
C’est dans ce contexte que résonne avec une force particulière l’avertissement de Jean-Jacques Rousseau :
Sitôt que le service public cesse d’être la principale affaire des citoyens, et qu’ils aiment mieux servir de leur bourse que de leur personne, l’État est déjà près de sa ruine. Faut-il marcher au combat ? ils payent des troupes et restent chez eux ; faut-il aller au conseil ? ils nomment des députés et restent chez eux. À force de paresse et d’argent, ils ont enfin des soldats pour asservir la patrie et des représentants pour la vendre.
Ce passage éclaire l’enjeu fondamental de la participation citoyenne, de la vigilance démocratique, et du refus de déléguer notre responsabilité politique à des structures que nous cessons alors de contrôler.
L’organisation sociale et politique ne peut plus être soumise aux impératifs économiques du capital. Le travail, la richesse, les ressources collectives doivent être réorientés vers des priorités vitales : l’éducation citoyenne, la transition écologique, la réduction des inégalités, la participation démocratique. Les guerres actuelles, les replis identitaires et les logiques de puissance traduisent une erreur historique profonde : celle de détourner l’humanité de ses véritables enjeux. Il ne peut y avoir d’harmonie sans justice, ni de paix sans conscience.
Le nationalisme, tout comme l’individualisme qui l’accompagne, doivent être dépassés. Ce sont des fictions sociales qui n’ont de sens que si elles servent la vie. Si elles l’entravent, elles doivent être remplacées par des formes d’organisation plus justes, plus responsables, plus ouvertes à l’universel. Ce dépassement exige une révolution des imaginaires. Il faut sortir de la logique de séparation, de compétition, de possession, pour entrer dans une politique du lien, de la coopération et de l’interdépendance.
Nous ne croyons pas en l’État comme une fin en soi. Nous croyons en l’État comme un dispositif dont l’objectif est de maintenir un référentiel commun pour construire et maintenir une société citoyenne. C’est à cette transformation radicale que nous appelons via notre programme politique.
Notre vision altermondialiste
La position que nous défendons à travers les idées et les propositions politiques de notre réseau ne sont durables que si elles s’accompagnent d’une vision mondialiste. En effet, une nation citoyenne entourée de nations belliqueuses ou impérialistes sera vite anéantie, comme nous le montre l’histoire de l’humanité…
La justice
consciences-citoYennes a pour objectif d’opérer la transition citoyenne vers une société. Pour y parvenir, nous avons rédigé un programme politique et y avons défini certains concepts centraux comme la citoyenneté, le bonheur ou la spiritualité. Ici, nous nous occupons de la définition de la justice…