En discutant l’autre soir avec quelqu’un qui n’a pas les mêmes idées que moi sur la question du sens de l’existence, j’ai pris conscience de quelque chose que je crois important et que je partage donc avec vous dans le cadre de ce réseau dédié à la conscienceS : Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses à cette question.
Celui qui trouve du sens à boire sa bière devant du foot, à discuter du dernier Tarantino ou à juste promener son chien est autant dans le juste et dans le faux que celui qui réfléchit à la philosophie ou pratique la spiritualité. Ce que je veux dire par là c’est que l’important ne se trouve pas dans la spécificité du sens qu’on donne à notre existence. L’important, c’est le fait d’amener l’autre et donc soi-même à faire l’exercice du partage sur ce sens.
Car, c’est par la confrontation des idées que chacun est conduit, dans sa spécificité propre (foot, chien, Tarantino, bière), à travailler et à préciser le sens et la valeur qu’il donne à sa propre vie. Si chacun de nous s’engageait, continuellement, à exprimer ses propres idées et valeur sur l’existence, je suis sûr que cela nous mènerait, progressivement, à des réponses qui soient des réponses universelles. Des réponses qui, du reste, se retrouvent, s’il l’on veut, à l’essence de chaque spiritualité.
En effet, chacune de celle-ci, dans son essence, exprime la nécessité de faire un avec nous-même et avec les autres. Cette unité ne doit pas, de toute évidence, prendre la forme d’une envie de convaincre l’autre, mais de l’amener, au contraire, à développer sa propre voie pour, ensuite, l’amener à prendre conscience lui-même des défauts et des qualités de celle-ci.
Finalement, l’anticaptalisme ne devrait pas, en ce sens, prendre la forme d’une contestation contre l’ordre établi, mais devrait prendre la forme d’une interrogation continue dont le but est d’amener le capitaliste à se réfléchir lui-même par rapport à l’autre.
Pour la votation du 21 mai concernant la loi sur l’énergie (LEne),
Le réseau ConscienceS-citoyenneS recommande un OUI franc.
Pour les raisons suivantes :
Ce que contient la Loi sur l‘énergie :
Pour préserver la sécurité de l’approvisionnement de la Suisse en énergie, le Conseil fédéral a adopté la Stratégie énergétique 2050.
Le parlement a donc voté une loi sur l‘énergie. Celle-ci contient des mesures visant à abaisser la consommation d‘énergie, à améliorer l‘efficacité énergétique et à soutenir les énergies renouvelables telles que les énergies hydrolique, solaire, éolienne, la géothermie et la biomasse. La construction de nouvelles centrales nucléaires sera interdite.
La vision citoyenne du futur :
Dans une société citoyenne et consciente, les biens de consommation sont produits par une économie circulaire qui ne produit pas de déchêts, et par conséquent aucune pollution. Une consommation soigneuse et efficace permet une utilisation minimale en énergie. La production d‘énergie est autosuffisante, renouvelable et locale.
Nos réflexions à ce sujet :
Cette loi sur l‘énergie fait de grands pas en direction de la vision intégrale du futur :
1. la sortie de l‘énergie atomique est inscrite dans la loi,
2. cette loi contient des dispositions en faveur d‘une consommation énergétique plus efficace et réduite
3. cette loi soutient par diverses mesures la restructuration de l‘approvisionnement de nos besoins par de l‘énergie renouvelable.
Par un OUI à cet objet, nous remercions le Parlement suisse pour cette loi avangardiste.
Chères amies, amis bouddhistes, philosophes, ou anarchistes de tout acabit,
il me vient une réflexion de type spirituel que je souhaite partager avec vous. Lorsque j’ai rencontré le bouddhisme, j’ai été frappé par une conviction profonde qui me faisait sentir un sens de l’authentique, du vrai.
Par bouddhisme, ici, j’ai surtout cette phrase en tête :
« l’illusion est constitutive de la réalité ».
En effet, je crois que cette phrase contient en elle l’essence de l’enseignement bouddhique. Bien entendu, je ne suis pas en train de dire que le bouddhisme se résume à cette phrase. Ne polémiquons pas !
D’autre part, ma rencontre avec l’enseignement issu de l’Ethique de Spinoza a été de la même force. Or, le problème que je souhaite partager avec vous, c’est que j’y vois une contradiction profonde entre ces deux enseignements et je ne voudrais pas prendre la voie qui consiste à en exclure un.
En effet, l’essence de ce que Spinoza explique dans l’Ethique est contenu dans cette unique phrase :
« Deus sive natura » (Dieu est nature)
A première vue, vous me direz qu’il n’y a pas de paradoxe, puisqu’il n’y a pas de dieu, à proprement parler, dans le bouddhisme. Cependant, ce que défend Spinoza, à travers cette phrase et son livre, est un spiritualisme panthéiste, proche du taoïsme (dont je partage également les convictions). Cela n’a donc rien à voir avec le déisme. Mais, c’est vrai, excusez ce syncrétisme, mais je persiste à croire que, malgré les contradictions apparentes, la vérité est Une.
Bref, nous avons, d’une part, le bouddhisme qui nous exhorte à quitter le Samsara, c’est-à-dire le cycle des existences conditionnées successives, soumises à la souffrance, à l’attachement et à l’ignorance et, d’autre part, Spinoza qui nous dit que la nature est dieu.
Par conséquent, je ne sais pas si vous voyez le paradoxe, mais on ne peut pas à la fois demander aux gens de se détacher de la réalité et, d’autre part, affirmer que tout est Dieu. Si Dieu est nature, alors la vérité est ici-bas, dans le « monde réel », dans ce que les bouddhistes tente de quitter.
Voilà… Après réflexion, je crois qu’on peut dire que quitter le cycle des renaissances ne signifie pas quitter le monde, cela signifie intégrer le monde (ce que l’on retrouve du reste dans la pleine conscience). La méditation ne devrait donc pas être un isolement et un détachement, mais un mariage avec le monde, c’est-à-dire avec le Tout, c’est-à-dire avec l’autre. Avec la méditation, on ne va pas à la rencontre du soi, mais de l’autre que Je suis (cf. Narcissisme-critique).
Cela me conduit à dire que la vérité se trouve dans le communautaire, dans ce qui nous relie à l’autre.
La fuite n’est pas spirituelle, elle est égoïste. Quant à l’ignorance et à l’égoïsme, qui caractérisent si bien nos sociétés, on peut en dire qu’il s’agit également d’une fuite.
Pour résoudre le paradoxe, nous pourrions également faire une séparation conceptuelle entre ce qu’est la « réalité » et ce qu’est la « nature ». Mais alors qu’est-ce que la réalité si ce n’est la nature ? Ce que crée l’homme est naturel puisqu’il est un être de nature. A moins de postuler que l’homme est un extraterrestre ou que le but de la nature est dans la destruction de l’homme, que l’homme est un parasite. Mais ces solutions ne me conviennent pas… Si on dit que l’homme est un parasite alors on accepte de dire que la nature est malade de l’homme et donc qu’elle n’est pas dieu. Cela entre en conflit avec tout type de spiritualisme et alors on accepte qu’il n’y a rien, que la mort est juste la mort. Est-ce acceptable ?
A ce stade, la tentation au cynisme et au fatalisme est forte. Mais je crois qu’il faut résoudre ce problème…
Je termine mon mail avec cette citation de Camus :
« L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. »